Alors que les frais de transactions explosent sur la blockchain Ethereum, d’autres blockchains, appelées Ethereum Killers, se sont développées afin de dépasser la création de Vitalik Buterin. La question de savoir quelle blockchain pourrait remplacer Ethereum est de plus en plus abordée dans le monde crypto. La cause est qu’Ethereum a des problèmes. Ces problèmes, ce sont les frais de transactions élevés, la surcharge du réseau, sa faible évolutivité ainsi que sa mise à jour 2.0 qui peine à arriver. En conséquence, la communauté tend à s’éloigner de la deuxième plus grosse cryptomonnaie pour des blockchains plus accessibles. Je vais donc te montrer à travers cet article les différents Ethereum Killers afin que tu puisses découvrir d’autres blockchains très intéressantes.
Pourquoi parle-t-on d’Ethereum Killers ?
Ethereum est juste derrière Bitcoin en matière de capitalisation boursière. Sa technologie de smarts contracts a changé la donne dans le monde des cryptomonnaies et elle s’est vite imposée comme l’une des plus grosses blockchain du monde. Si Bitcoin nous a permis d’échanger de l’argent de manière totalement décentralisée, Ethereum nous permet de créer des smarts contracts qui n’ont pas besoin d’un tiers pour les garantir. Ainsi, ces morceaux de code auto-exécutable vivent sur la blockchain et rendent le réseau Ethereum programmable. Ils permettent ainsi à n’importe qui d’utiliser le réseau pour créer des applications décentralisées (dApps).
Seulement, Ethereum est la première cryptomonnaie à lancer cette technologie. Et comme toute première version, rien n’est pas parfait. Le réseau est lent et souffre d’une forte congestion du réseau, ce qui entraîne des frais de transaction élevés. Il est également énergivore car il utilise le consensus de Proof of Work et ne communique pas bien avec les autres blockchains. Pourtant, Ethereum est bel et bien en train de migrer vers ETH 2.0, qui le rendra plus rapide et plus respectueux de l’environnement. Mais ETH 2.0 est en retard et ne n’arrivera pas avant 2022. D’autant plus qu’elle ne pourra pas résoudre instantanément tous les problèmes d’Ethereum. C’est donc pour cela que plusieurs cryptos plus récentes, plus évolutives, moins chères et plus respectueuses de l’environnement ont fait leur apparition. On les nomme donc les Ethereum Killers.
Le marché des smart contracts a toujours été associé à Ethereum. Mais cela peut peut-être changer dans un futur plus ou moins proche. Je vais donc te présenter les quatre blockchains que j’estime être des Ethereum Killers aujourd’hui.
Cardano, la plus attendue
Charles Hoskinson, l’un des cofondateurs d’Ethereum, lance Cardano en 2017. Le projet est donc entre de bonnes mains et est ambitieux. Son développement a nécessité une forte intensité de recherche. En effet, chaque avancée du projet était examinée et minutieusement testée avant la mise en œuvre afin d’optimiser au maximum Cardano. Cela semble bien, mais cela signifie que Cardano n’a lancé que depuis quelques mois ses smarts contracts. Ainsi, on ne connaît pas encore sa pleine capacité et seul le futur déterminera si le réseau est suffisamment performant. Il a donc encore un long chemin à parcourir avant de rattraper Ethereum.
Cardano est issue de la troisième génération. Cela signifie qu’elle est plus évolutive, sécurisée et respectueuse de l’environnement. De plus, son développement lent et minutieux signifie que le produit final sera probablement beaucoup plus robuste. Enfin, Cardano n’a pas besoin d’être mis à niveau pour résoudre les problèmes auxquels Ethereum est confronté aujourd’hui car ces solutions sont déjà intégrées au réseau de Cardano. En clair, il est certainement l’un des Ethereum Killers les plus sérieux mais a encore beaucoup à prouver s’il veut décrocher la place au roi des smarts contracts.
Solana, la plus sous côtée
À l’heure actuelle, Solana est la plus rapide des blockchains. Elle a montré pouvoir traiter environ 50000 transactions par seconde. À titre de comparaison, Ethereum traite actuellement entre 15 et 45 TPS. Dans n’importe quel domaine, être plus rapide est essentiel, mais dans celui de la blockchain c’est encore plus important. Les coûts de transaction sont également bien plus faibles que sur Ethereum. De plus, Solana a plus de 400 projets en cours d’exécution sur son écosystème et bénéficie du soutien de FTX.
Seulement, l’un des défis de cette blockchain est que Solana ne prend pas en charge Solidity (le langage de programmation d’Ethereum). Cependant, plusieurs solutions possibles sont en préparation, et Solana soutient que son langage de programmation Rust est populaire auprès des développeurs. Cela ralentit donc son taux d’adoption, qui est assez faible, et l’empêche de briller comme elle devrait. Mais, étant donné que de nombreux projets NFTs et DeFi apparaissent sur Solana en ce moment, il se peut que la tendance change en sa faveur.
Binance Smart Chain, la surprise
Binance est connu comme étant un exchange centralisé de cryptomonnaie. Cela surprendra certains de le voir sur cette liste, pourtant la Binance Smart Chain est ce qui rend BNB intéressant. Comme Ethereum, c’est une blockchain programmable. Les différences sont que les développeurs de projets peuvent se connecter avec des investisseurs via la plateforme de trading Binance. C’est une combinaison puissante et très intéressante. D’autant plus que les exchange décentralisés de la BSC comme Pancakeswap sont très connus et ont attiré de nombreux utilisateurs depuis quelques mois.
Cependant, il faut noter que Binance a déjà été confrontée à de nombreux défis réglementaires alors que les autorités du monde entier répriment certains de ses produits les plus risqués. Binance a également été critiquée pour son système centralisé. En effet, étant donné que Binance est centralisée, elle peut à tout moment bloquer toute transaction ou se faire elle-même bloquer par des entités supérieures. Cela pose des problèmes étant donné que l’on sait que ces genres de plateformes sont dans le viseur des gouvernements.
Cela est également moins attirant par rapport à une blockchain complètement décentralisée et sans intermédiaire. Binance se place donc souvent au milieu et vise plus la décentralisation centralisée. Son approche centralisée peut donc faire fuir les puristes de la cryptographie. Mais s’il y a une chose que le marché de la cryptomonnaie nous montre quotidiennement, c’est qu’il ne se comporte pas toujours comme le souhaitent les idéalistes de la crypto. Tous les puristes aimeraient que Dogecoin ou Shiba Inu disparaissent, mais le monde des cryptomonnaies est libre et la Binance Smart Chain pourrait bien s’imposer comme la reine de la DeFi.
Polkadot, la toute dernière
Enfin, une autre crypto qui est souvent présentée comme étant l’un des Ethereum Killers est Polkadot. Tout comme Cardano, Polkadot a été créé par un cofondateur d’Ethereum. Dans ce cas, il s’agit de Gavin Wood. Et comme les autres cryptos de cet article, Polkadot cherche à résoudre les problèmes d’évolutivité et de coût d’Ethereum.
Mais là où Polkadot est intéressant, c’est dans son interopérabilité. En effet, il permet aux blockchains de communiquer entre elles. C’est pour cette raison que l’on surnomme Polkadot l’Internet des blockchains. Cette approche permet également aux développeurs de passer plus facilement au système de Polkadot. De plus, Polkadot possède une évolutivité exemplaire en utilisant des parachains (Parallel Blockchains) qui peuvent traiter les transactions de manière parallèle, ce qui permet d’augmenter le nombre de transactions par seconde par rapport à Ethereum et ainsi s’assurer de pouvoir accueillir les futurs nombreux utilisateurs de la DeFi. Sur le papier, Polkadot semble être un excellent rival face à Ethereum. Seulement, c’est une blockchain encore jeune et elle a encore beaucoup à prouver et à développer si elle veut pouvoir s’imposer face aux autres.
Les Ethereum Killers sont-ils dangereux pour Ethereum ?
Il est important de se poser cette question. En effet, nous ne savons pas ce que deviendraient les cryptomonnaies si le géant Ethereum venait à échouer dans sa mise à jour ou voir sa communauté migrer vers une autre blockchain. Seulement, Ethereum est un géant. Son nombre d’utilisateurs, sa norme ERC20 massivement adoptée et la force de sa communauté font qu’il semble difficile de le voir bouger de place. D’autant plus que faire mieux qu’Ethereum ne signifie pas pouvoir remplacer Ethereum.
Il est également important de souligner qu’étant donné la lente vitesse du développement technique, il est possible que le véritable tueur d’Ethereum n’ait même pas encore été inventé. Beaucoup soutiennent que le véritable risque pour Ethereum ne sera pas une autre blockchain, mais quelque chose comme l’informatique quantique, qui pourrait saper la sécurité de toutes les principales cryptomonnaies. En dehors des nouvelles technologies, le principal défi pour toutes les nouvelles blockchains est l’adoption. C’est une chose de développer une nouvelle technologie extraordinaire, cela en est une autre d’amener les gens à l’utiliser. En sachant que 80% des dApps sont construites sur le réseau d’Ethereum, les rivaux d’Ethereum ont du retard à rattraper. En clair, malgré des rivaux sérieux, Ethereum a encore de quoi s’en sortir aujourd’hui.
Ce qu’il faut retenir des Ethereum Killers
L’une des cryptomonnaies de la liste présentée ci-dessus pourrait détrôner Ethereum, mais le scénario le plus probable est que plusieurs blockchains programmables viendront en tête. La plupart des projets mentionnés dans cet article disent vouloir compléter Ethereum, pas le remplacer. Les blockchains s’opposent en apparence mais sont complémentaires dans le fond. Il n’y a pas de développement ni de nouveauté sans concurrence. Et, en supposant qu’Ethereum puisse passer en version 2.0, il est susceptible de figurer en tête des classements de cryptomonnaies pendant un certain temps. En conclusion, les Ethereum Killers ne sont pas à oublier, et poussent même les développeurs d’Ethereum à s’accélérer. Chacune a ses spécificités, et avoir plusieurs blockchains qui se rivalisent est une bonne chose pour le monde des cryptomonnaies.
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